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Frédéric Salles fait parler les objets connectés

NGB Invest, est un fond d’investissement qui s’adresse aux PME, Start Up et sociétés Immobilières, il a pour but d’aider ces entreprises au stade de l’amorçage ou dans leur première levée de fonds.

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Pendant que sa start-up Matooma s’étend à l’international, il vient de prendre la présidence de la French Tech Méditerranée, officiellement lancée jeudi 23 mai, et vouée à détecter, à promouvoir et à accompagner 150 start-up.

A 43 ans, cet ingénieur informatique s’excuserait presque de son parcours. Sa start-up  Matooma, qui permet la gestion et la communication d’objets connectés par carte SIM, basée à Pérols, près de Montpellier, est l’un des visages numériques qui secouent la région.

Déjà présente en Espagne, la pépite a commencé à déployer ses solutions au Luxembourg et compte s’attaquer à la Belgique et à la Suisse. Quant à son patron, il vient d’être sacré président de la puissante French Tech Méditerranée, officiellement lancée jeudi 23 mai, et vouée à détecter, à promouvoir et à accompagner, y compris à l’international, les start-up de l’Hérault, du Gard et du Sud Aveyron.

Une première tentative qui tourne mal

Mais l’homme reste humble. « Je n’étais pas prédestiné à faire ce que je fais aujourd’hui », décoche-t-il d’emblée, avant même la première question. Avec son accent chantant, venant de son village natal proche de Béziers, il ne cache pas avoir traversé une dépression en 2012. Ce diplômé de l’Epsi venait alors de démissionner de SFR, qui avait refusé son projet, n’en voyant pas l’utilité. Dans la foulée, sa première tentative de création d’entreprise a mal tourné. « J’ai commis la bêtise d’avoir peur de monter seul mon entreprise. Mais avec mon associé de l’époque, nous avions une vision différente du projet », se souvient-il.

Le projet technologique était pourtant bien défini chez SFR où il développa le marché national des cartes SIM embarquées pendant cinq ans. « J’avais identifié un gros manque chez les industriels quant à la chaîne de traçabilité d’une carte SIM embarquée dans un objet électronique », dit-il.

Victoire du club de foot

La mauvaise passe de 2012 est surmontée grâce à sa femme, Nadège, associée à Matooma et… à son amour du football, et notamment du club de Montpellier : « En 2012, le MHSC a été champion de France, devant le PSG. Cet exploit sportif, inespéré, m’a aidé moralement. »

Alors que SFR est prêt à le réembaucher, Frédéric Salles retente l’aventure, cette fois « avec Nadège » et John Aldon, un commercial avec qui il a travaillé. « Aucune banque n’a accepté de nous financer. Personne ne comprenait le concept de cartes multi-opérateurs, sans réseau préférentiel, pour des objets connectés ! »

Le trio décroche finalement un prêt de 25.000 euros auprès du Réseau Entreprendre, ce qui déclenche le soutien de la Société Générale, à hauteur de 75.000 euros. Ainsi est né Matooma, en même temps que les deux enfants du couple, aujourd’hui âgés de 4 et 6 ans. Le démarrage de l’entreprise est fulgurant : 1 million d’euros de chiffre d’affaires réalisé entre juin 2012 et décembre 2013.

Après une expérience avortée aux Etats-Unis, Matooma se recentre sur le marché européen. Le marketing digital lui permet de booster le nombre de demande de devis. « On est passés de 20 à 200 par mois ! » ajoute ce quadragénaire tonique, qui avale un semi-marathon chaque dimanche. Le chiffre d’affaires a bondi de 8 à 11 millions d’euros en 2017 et 2018, et les effectifs de 35 à 50 salariés.

Rentable depuis 2016, Matooma a dégagé l’an dernier un bénéfice net de 2 millions d’euros. La clientèle s’est diversifiée, entre ETI, start-up, collectivités, grands groupes (Danone, Suez, Total)… « Par exemple, souligne-t-il, nos cartes SIM équipent les camions bennes de l’entreprise de ramassage d’ordures Nicollin. Elles assurent la localisation des camions et apportent à la collectivité une traçabilité du ramassage. »

40 labels décernés

Mais Frédéric Salles ne veut pas s’arrêter là. Ce dernier se félicite que la French Tech Méditerranée « rassemble des territoires qui se tournaient le dos. Car le combat n’est pas régional, mais international. » Il entend « détecter les champions de demain, leur éviter des erreurs et les accompagner via des programmes spécifiques ».

L’entité, qui compte 150 start-up, affiche le meilleur score de labellisations de Pass French Tech (sociétés en hypercroissance) après Paris, avec plus de 40 labels décernés. Son président ne renoncera pas pour autant au stade de la Mosson, où il dispose, depuis six mois, d’une loge privée. Même si « supporter une équipe est difficile. Quand on perd, je ne suis pas bien le lendemain. »

Hubert Vialatte 

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